Les jours ont passé depuis que nous sommes revenus de la Bastille... et on n'en est toujours pas revenu !
On aurait voulu publier un article le soir même, à deux heures du matin, quand après trois heures de TGV et une heure de route, le tumulte des retrouvailles du peuple de gauche et le fracas de son irruption sur la grande scène de la présidentielle résonnaient encore dans nos têtes...
On aurait voulu vous parler de la manif ; des copains de partout en France, parfois perdus de vue depuis si longtemps et qu'on retrouve dans le cortège ; de la chaleur des sourires et du bonheur étonné de se voir tellement nombreux, tellement joyeux, tellement ensemble...
On aurait voulu vous dire les larmes aux yeux, le sourire au cœur et la fierté immense pendant le meeting, quand
les mots de Jean-Luc Mélenchon ont dessiné le portrait de notre Sixième République, la rendant du même coup possible, probable, certaine...
On aurait voulu vous raconter les paroles échangées avec des inconnus ; la complicité immédiate avec des gens croisés pour la première fois mais que l'évidence du moment nous rendait si proches ; les poings levés au passage des cars qui repartaient et les discussions enflammées dans le train du retour...
On aurait voulu, et puis la fatigue a pris le dessus,
et on a remis ça au lendemain.
Mais le lendemain c'était le boulot et puis surtout c'était la tuerie, et ce sentiment d'anesthésie générale de notre humanité politique. Plus envie de parler de Paris, pas envie de parler de Toulouse, et la crainte sournoise que cet atroce fait divers ne vienne détruire d'un coup d'un seul tant d'efforts, tant de progrès, en ouvrant les vannes à la bêtise humaine et à la dictature de l'émotion.
Quelques jours ont passé, donc, et on a croisé des copains, plutôt socialistes, qui disent leur admiration voire leur ralliement ; des copains du PG ou du PCF qui y étaient aussi et on ne le savait pas ; hier aux Mées une Assemblée Citoyenne avec des gens qui comptent sur nous pour espérer un peu ; et aujourd'hui dans Libé,
ces dirigeants du NPA qui nous rejoignent enfin et
les sondages qui nous donnent devant Bayrou et Le Pen !
Alors on s'y est remis, et on vous le dit haut et fort :
C'était ÉNORME ! On lâche rien ! À très vite.
Un dossier complet sur la Bastille, sur le site national du PG : cliquer ici (ou sur l'image).
